Nicolas, connaissant ton niveau d’exigence, tu viens de terminer 3eme de la CCC, la joie l’emporte-t-elle sur la frustration?
La frustration reste mon sentiment dominant pendant et après l'épreuve d'autant plus que j'en connais les raisons...
Par manque de sérénité après mon échec de Sierre-Zinal, j'ai voulu me rassurer avec un bloc d'entrainement conséquent dont j'ai payé le prix fort tout le long de cette CCC.
Non seulement je n'ai pas pu faire de jus les 10 jours précédents la course mais je me suis présenté sur la ligne de départ dans un état de fatigue avancé.
J'ai couru les 3/4 du temps sur les nerfs mais lorsque ça revenait par l'arrière, je me suis senti vide: plus rien dans les cannes, plus rien dans la tête. Je n'avais qu'une envie, abandonner et dormir!
Finalement, je rallie l'arrivée avec un podium comme consolation avec la conviction de n'avoir pas été au sommet de mon potentiel.
La preuve en est par l'écart creusé par l'Espagnol.
As-tu appris quelque chose sur toi pendant cette épreuve qui présentait une distance encore inconnue à tes yeux (et tes mollets)?
J'ai beaucoup appris ce vendredi.
J'ai compris que pour ce genre d'épreuve, le travail s'effectuait tout au long de l'année et que 3 à 4 semaines avant, il fallait relâcher et faire le vide dans sa tête.
En somme, plusieurs ingrédients sont nécessaires afin de réussir.
Il faut évidement un solide entrainement de vitesse, du volume, de la gestion de soi et du matériel ainsi que qu'une stratégie de course et enfin un mental d'acier préparé aux coups de mou et aux derniers instants de course.
Tu comptabilises déjà de très bons résultats en 2012, as-tu encore des objectifs sportifs pour cette fin de saison?
Plus vraiment d'objectif, mais des courses automnales qui me tiennent à cœur.
Les Templiers, le trail des Aiguilles Rouges et le Red Bull Eléménts.
En résidant à MENETRUX (JURA), profite-tu de l’hiver pour pratiquer le ski de fond ou faire la marmotte et observer une coupure?
Pas de compétions l'hiver mais un repos actif puis une reprise en douceur.
Mon métier de fromager me maintient en forme, je vais également au bois les après-midi.
Il est difficile de faire la marmotte quand on est un ours acharné!...
Je souhaite remercier plusieurs personnes.
Jean-Louis qui a accepté de m'entrainer et ce, depuis près d'un an maintenant.
Malgré la distance nous séparant, il me propose un accompagnement très professionnel et très humain.
Les résultats sont au RDV même si ils pourraient être meilleurs si j'étais d'avantage à l'écoute...(repose toi Nico, repose toi).
On devra s'employer à mettre de la couleur la saison prochaine.
Pascal, qui m'a fait confiance et a bien voulu me recevoir dans son team.
Et enfin Séb (et les Volo), que j'ai eu le plaisir de rencontrer cette année et avec qui je partage certains de mes entrainements et épreuves.
Là encore, ses conseils sont précieux ...faut-il encore que j'apprenne à les entendre (le repos fait partie de l'entrainement, repose toi nico).
Pour finir, je tenais à témoigner de ma vive émotion à l'arrivée des "finishers" des différentes épreuves chamoniardes.
Voir ces familles attendre leur proche franchir la ligne salvatrice après ce rude combat était un moment fort du WE.