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Des routiers purs et durs—c’est ce qui nous définit le mieux, moi et mon pote Dan, un photographe d’extérieur professionnel. Nous sommes tous les deux basés dans les Alpes suisses et ne vivons que pour grimper des routes de montagne. Nous pourrions manger des lacets pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner et en redemander encore pour le dessert. Un jour on a eu cette idée dingue de partir ensemble faire un trip en VTT. Sept jours sur les meilleurs trails de Suisse, de Graubünden à Wallis. Qu’est-ce qui aurait pu ne pas bien se passer ? Et bien… Dan s’est écrasé le visage et s’est cassé des côtes. J’ai marché… beaucoup. En montée et en descente. Nous sommes vraiment faits pour le goudron. Ou plutôt, nous l’étions…


En 2015, j’ai participé à la Transcontinental Race, une course sans assistance de Geraardsbergen en Belgique à Istanbul en Turquie. Il n’y avait pas de parcours. Il n’y avait pas d’étapes. Seulement quatre points de passage en France, en Italie, en Croatie et au Monténégro. Les 180 participants étaient libres de choisir quand s’arrêter et quelles routes prendre.

C’était une vraie course extrême, comprenant la Strada dell’Assietta, une portion obligatoire de 30 km dans le Piémont en Italie, reliant Sestrirès et le Colle delle Finestre, rendu célèbre par le Giro d’Italia.


C’était l’un des meilleurs et des pires moments de ma course. Le meilleur, parce que j’ai été totalement subjugué par la beauté sauvage de ce bout de piste s’étirant entre 2 000 m et 2 500 m d’altitude. Le pire, parce que s’engager sur cette piste sur un vélo de route c’était un peu comme s’armer d’un couteau dans une fusillade. J’ai crevé de nombreuses fois sur cette portion caillouteuse et j’ai dû marcher sur les cinq derniers kilomètres pour économiser ma dernière chambre à air intacte.

J’étais en course et je voulais à tout prix sortir des montagnes avant la tombée de la nuit, mais je n’ai pas pu m’empêcher de m’arrêter pour admirer le paysage. J’étais hypnotisé. Je me suis promis de revenir à la Strada dell’Assietta pour partager cette beauté incroyable ; mais seulement avec le bon vélo. Qui m’a semblé être un gravel, le nouveau phénomène du marché.


L’opportunité s’est présentée cet été de tester les vélos SCOTT Addict Gravel et je n’ai eu aucun mal à convaincre Dan et Jacqui de se joindre à moi pour une nouvelle aventure dans le Piémont. Jacqui est douée sur route (on peut la voir dans le top 20 de l’impressionnante portion Passo Giau du Strava), mais elle reste fidèle aux trails de sa région natale, la Colombie-Britannique au Canada. Deux routiers et une vététiste : nous formions l’équipe parfaite pour pousser les vélos gravel à leur maximum.

Nous allions finalement faire la Strada Dell’Assietta comme il se doit. Mais, en planifiant notre voyage, j’ai découvert, grâce à l’excellent blog Cycling Challenge (www.cycling-challenge.com) crée par Will, cycliste alpin et explorateur passionné, qu’il y avait un réseau dense de pistes dans cette région. Nous ne pouvions donc pas faire autrement, ce ne serait pas une mais deux journées que nous allions passer dans la nature sur nos vélos gravel.



Par une chaude après-midi d’été, nous sommes donc partis pour le Piémont avec un véhicule plein de vélos. Destination le Rifugio delle Rane, à l'extrémité orientale de la Strada dell’Assietta, où nous arrivons juste à temps pour un dîner dans le plus pur style italien : antipasto, primo piatto, secondo piatto, dolce. Buona notte !

Le lendemain matin, nous sommes montés tôt sur nos vélos pour la première portion de la Strada dell’Assietta qui serpente en montant jusqu’à l’Alpe Assietta. Il y a quelque chose de magique lorsque l’on fait du vélo seul dans les montagnes au lever du soleil. Cette section s'est transformée en terrain d’essai parfait pour nos vélos gravel : plus légers et plus rapides que des VTT mais beaucoup plus confortables que des vélos de route avec leurs pneus de 35 mm. Le voyage n’aurait pas pu mieux commencer.


Après une courte portion plate, nous quittons la Strada dell’Assietta au Col Blegier pour redescendre sur Salbertrand à travers le Parco Naturale Gran Bosco. Après une première portion un peu rude, nous attendions la partie plus basse, que Will avait décrite comme aussi « lisse que Wimbledon ». Et bien, peut-être que c’était à la montée, et sur un VTT. Ce n’était pas du tout pour nous. 1 500 m de descente sur une piste 4x4 accidentée avec plus de 40 épingles a été une dure épreuve pour les vélos et pour nous. Mais tout a finalement tenu le coup… C’est comme cela que devait être le VTT dans les années 1980, avant l’apparition des suspensions.

Il faisait très chaud dans la vallée de Suza et un plat de pâtes a été plus que bienvenu à Exilles avant la dernière partie de notre parcours. Tout ce qui descend doit remonter ; pour retourner au refuge, nous devions grimper le Colle delle Finestre (2 176 m). Avec 19 km à une moyenne de 9 % et des épingles innombrables, il s’agit d’une ascension à faire une fois dans sa vie, l’une des plus difficiles des Alpes, figurant dans le parcours du Giro d’Italia de 2005, 2011 et 2015. Une fois encore, c'était un très bon test pour les vélos gravel puisque les huit derniers kilomètres du parcours ne sont pas goudronnés.


Nous n’avons presque rencontré personne lors de cette ascension de 1 700 m. Malgré la fatigue, les vélos ont été performants sur le goudron comme sur la piste. C’est peut-être ce qui est le plus surprenant à propos des vélos gravel : ils ne sont pas lents sur la route. Les pneus larges basse pression les rendent très confortables sans altérer la vitesse. Cela peut sembler paradoxal mais c’est maintenant prouvé par des études, et les coureurs pro utilisent de plus en plus de pneus de 28 mm, et pas seulement sur les pavés flamands.

Dan et moi avons eu une fringale dans le même virage dans le même virage, juste sous le sommet, avant d’atteindre le Rifugio au Pian dell’Alpe, comblés après une telle journée : 74 km incluant 40 km de gravel, 2 440 m de dénivelé et plus d’une centaine d’épingles.


Le plan pour le deuxième jour était d’explorer la Strada Militare Colle Finestre – Gran Serin. Cette section de 15 km, une route militaire abandonnée et fermée à la circulation, passe au dessus de la Strada dell’Assietta et monte tout droit à 2 800 m au dessus du Rifugio delle Rane à 1 900 m. C’était raide dès le début… et c’est resté raide. Une fois encore, nous avons découvert les limites de nos vélos, et sommes restés juste en dessous. Nous avons dû marcher sur une petite partie et batailler plus d’une fois pour rester debout. Mais nous avons adoré les vues à couper le souffle et l’isolement de la Strada Militare. Sans aucun doute le meilleur moment de notre séjour.



Après une pause au Forte Gran Serin, une forteresse construite à la fin du 19e siècle, nous avons repris notre descente vers le Colle dell’Assietta où j’ai eu la seule crevaison de tout le séjour. Pendant que je réparais, Jacqui et Dan ont pu profiter de la vue sur la crête menant à Sestrières.


Polenta et saucisses, ce fut notre déjeuner au Rifugio Assietta avant la dernière section de la Strada dans une succession de petits cols : Colle Lauson (2 490 m), Colle Blegier (2 381 m), Colle Costa Piana (2 313 m), Colle Bourget (2 299 m) et Colle Basset (2 424 m). 20 km de pur bonheur en gravel jusqu’à Sestrières, une station de ski ridiculement moche, construite dans les années 1930 par la puissante famille Agnelli, propriétaire de Fiat. De là, nous avons retrouvé le goudron pour redescendre la vallée Chisone avant de remonter au Rifugio delle Rane via le versant sud du Colle delle Finestre. Pour le deuxième jour : 65 km dont 40 km sur piste et 1 950 m de dénivelé positif ; nous avions bien mérité notre copieux dîner italien. Une dernière nuit à l’Assietta avant de retourner à la civilisation, riches d’une nouvelle belle aventure dans les montagnes du Piémont.


Alors …les vélos gravel sont-ils une mode passagère ou une innovation durable ? Je ne suis pas un expert dans le domaine, mais en tant qu’utilisateur ayant une bonne expérience du cyclisme sur route, je vois clairement les avantages de ce type de vélo.

Il est bien sûr possible de rouler sur piste avec un vélo de route. Je l’ai fait de nombreuses fois, en plus de la Transcontinental Race. Mais les pneus larges basse pression sont plus confortables. Là où je rebondis avec un vélo de route, je roule confortablement avec un vélo gravel. Les roues larges à crampons fournissent aussi plus d’adhérence lorsque les trails deviennent raides ou difficiles (ou les deux). Et les freins à disque sont indispensables pour les descentes.



Avec l’augmentation de la circulation sur les routes, les cyclistes recherchent de nouveaux terrains de jeux plus calmes. “Ces dernières années (…), j’ai remarqué que de plus en plus de conducteurs regardaient leur téléphone en roulant, j’ai eu quelques frayeurs et me suis finalement fait taper par une voiture. Rien de bien grave mais assez pour me rendre parano” écrit Dan sur son site internet www.alpsinsight.com. La piste est une bonne alternative, sûre et agréable.

Au final, nous nous sommes rendus compte que les vélos gravel étaient également très performants sur route. Ils sont confortables et rapides.


Si je ne devais avoir qu’un seul vélo, ce serait un gravel.



Récit : Alain Rumpf | Photos : Dan Patitucci