Je n’ai jamais eu l’intention de vivre à Mexico. J’étais venu en vacances, et je suis finalement resté six ans ! C’est la ville des premières fois pour moi. La première fois que je vivais dans un lieu où l’anglais n’était pas la première langue. J’ai monté là-bas ma première société, un service de coursier à vélo. Et c’est aussi là que j’ai commencé à faire du vélo de route pour la première fois. Après avoir passé tant d’années à rouler dans les centres-villes du monde entier, je commençais à ressentir un besoin d’air frais et l’envie de rouler dans des coins sans voitures. Et pour trouver ces deux éléments à Mexico, il vous faut grimper sérieusement.

La ville se situe à 2 300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle a été construite dans le lit d’un ancien lac, entouré de montagnes et de volcans. Et dès lors que vous commencez à grimper pour sortir de ce chaudron, vous découvrez un nouveau monde. J’ai passé des années à grimper bien au-delà des 3 000 mètres avec un vélo de piste, une seule vitesse et sans freins. Finalement, je me suis procuré un vélo de route et j’ai commencé à aller plus loin et plus vite dans mes explorations.

Mes week-ends sont passés des fêtes aux hautes plaines, et mes tenues du short de bain/t-shirt à la combinaison 100 % Lycra. Il y a tant de choses à voir et à découvrir, tant de bruit et de pollution à laisser derrière soi, que je me suis pris de passion pour le vélo de route.

J’ai eu le plaisir de partager cette sortie avec une bonne amie à moi, Ana Puga. Ana est designer industrielle, originaire de Mexico, et c’est une excellente cycliste. J’ai organisé de nombreuses courses et événements cyclistes non officiels, et Ana a toujours répondu présente. Elle s’est même souvent retrouvée sur le podium et m’a filé de nombreux coups de main pour l’organisation.

Elle a aussi participé à de nombreux critériums dans le monde entier, et continue encore aujourd’hui. L’itinéraire que j’ai choisi est une boucle classique qui commence dans le sud de la ville, et qui y retourne par l’ouest.

La principale montée se trouve à Ajusco. C’est une ascension géante de 30 km, très appréciée des cyclistes locaux. J’y suis très souvent allé pour participer à des courses ou pour m’entraîner. La plupart du temps, vous grimpez et redescendez par le même chemin, mais pour les grandes occasions, vous passez de l’autre côté du sommet. La route grimpe jusqu’à 3 600 mètres, puis vous redescendez en laissant Mexico derrière vous, et entrez dans l’état de Mexico.

La route vous fait vite comprendre que vous n’êtes plus dans la ville. Elle est parsemée de nids-de-poule, des centaines de chiens errants parcourent la campagne, et les voitures se font rares.

La descente est cahoteuse, et vous mène jusqu’au village rural de Xalatlaco, le plus grand spot de ravitaillement de l’itinéraire. Où que vous vous arrêtiez au Mexique, vous trouverez de la bonne nourriture. Mais l’un des endroits favoris des cyclistes qui partent de la capitale et roulent toute la journée se trouve à la Marquesa, le prochain arrêt de notre boucle. Après avoir avalé quelques quésadillas, nous sommes fins prêts pour attaquer la grimpée finale et rentrer à la maison.

Le retour vers Mexico implique le plus souvent une grosse descente, de plus en plus encombrée de voitures à mesure que vous descendez. Et ce jour-là n’a pas fait exception. Nous avons roulé sur l’autoroute, passé les cabines de péage, et nous nous sommes faufilés entre les voitures et les bus. Une journée banale à Mexico. Je ne vis plus à Mexico, mais le fait d’y retourner, de retrouver sa beauté chaotique, d’aller rouler sur mes anciens circuits d’entraînement et de passer du temps avec mes amis était vraiment génial.

Et pouvoir faire tout cela avec un Foil Ultimate était vraiment la cerise sur le gâteau. Je n’aurais jamais imaginé traverser un jour le trafic de Mexico sur un vélo de course haut de gamme.