Romain Bardet est sans doute l'un des meilleurs coureurs de Grand Tour de sa génération et bien connu pour ses incroyables talents de descendeur. Pour perfectionner ces qualités, il n'est pas surprenant de voir le Français compléter son entraînement par des séances en dehors de la route. Nous avons eu la chance de rejoindre le coureur du Tour de France afin qu'il nous fasse découvrir l'une de ses sorties préférées dans sa région natale, le Massif central.

J’ai la chance d’habiter près de ce que j’appellerai « l’épicentre » du paradis du cycliste hétéroclite. En sortant de la maison, si je prends à gauche, 2kms de descente à plus de 10% pour rejoindre le cœur de la ville de Clermont-Ferrand, si je vais à droite je rejoins la route qui mène au Puy de Dôme, 800m d’altitude au-dessus, qui surplombe la région.

A flanc de volcan, route-pistes-sentiers, les possibilités ne sont pas exhaustives tant que l’on aime grimper. C’est une liberté totale dont je mesure la chance au quotidien, pour travailler non seulement mes qualités de grimpeur, mais aussi assouvir ma soif de rouler. Il m’arrive d’accumuler 3000m de dénivelé en 5h dans un rayon de 25kms autour de mon domicile sans avoir à emprunter deux fois la même route. Le premier chemin est à 200m, on change le vélo mais le plaisir reste le même.

Quand on ose s’aventurer à peine plus loin, on arrive rapidement sur le massif du Sancy où j’adore rouler en Gravel, choisir les meilleures portions bitumées mais surtout bifurquer sur les plus belles pistes confidentielles, terrain mixte sur lequel je chausse mes skis de fond l’hiver. Sur notre route en direction de la vallée de Chaudefour, impossible de ne pas s’arrêter admirer la splendeur des lacs du Parc des Volcans d’Auvergne dont certains sont établis au sein même du cratère, comme c’est le cas du Lac de Servières où nous avons observés notre premier arrêt. A 1200 mètres d’altitude, il est l’écrin d’une nature verdoyante et préservée dont la quiétude m’aide à me ressourcer.

A quelques kilomètres de là, au fil des singles slalomant dans la forêt on tombe sur le Lac du Guéry, qui est le plus haut des lacs auvergnat, naissant d’une coulée de lave qui a barré le cours d’un torrent de montagne. Il fut mis en lumière pour la première fois sur le Tour 2020 avant que le peloton plonge sur la station thermale du Mont Dore. Pour mon itinéraire favori, nous avons pris à gauche pour gravir le col de la Croix Morand, l’un des plus iconiques de la région, dont le Gravel m’a permis de découvrir de nouveaux versants, jusque-là réservés aux marcheurs, mais tout aussi bucolique pour arriver, à flanc de montagne, sur le sommet. Ici nous attendait une pause salvatrice au buron où l’on y sert une des meilleures truffades de la région ainsi que nos meilleurs fromages affinés dont le Saint Nectaire fabriqué quelques kilomètres plus bas. De ce point culminant à 1400 mètres d’altitude, ce n’est que du fun pour revenir à la maison à 40kms de là, le territoire est incroyablement garni de chemins alternatifs à la route principale qui cassent la monotonie du plateau pour rejoindre le col de la Ventouse qui plonge ensuite sur Clermont Ferrand. Oui, rentrer, pour changer de vélo et repartir sur les routes alternatives que l’on a pas pu emprunter..

Produits associés